Vin de Table*, AOC, Grand Cru… Vin Bio, Biodynamie..?
Il me paraît excessif de limiter la qualité d’un vin aux seuls critères d’AOC.
Aucune pratique viti-vinicole ne constitue une garantie de qualité. Un vin est avant tout le résultat d’un ensemble d’opérations reliées entre elles par un lien logique.
Un Vin devrait être toujours produit dans le plus grand respect de la nature et de ses fruits, provenir de raisins irréprochables, issus de vignes à faibles rendements plantées à des densités adaptées et bien évidemment cultivées avec des amendements organiques et sans produits de synthèse.
Il devrait être issu de fermentations naturelles avec le moins d’interventions possibles, sans levurage artificiel, sans enzymes de synthèse, ne recevoir aucun correcteur de goût ou autre amplificateur d'arômes…
Etre très peu sulfités et mis en bouteille avec ces agents naturels de conservation dans le but d’offrir un vin authentique, vivant, naturel, plus digeste et mieux assimilé par l’organisme.
Voici ma conception du Vin
Aucun désherbant qui détruit la vie du sol.
Aucun engrais chimique qui crée une croissance atypique. Ces engrais sont des sels. La plante doit boire plus, donc croître, pour compenser la salinité qu’on lui impose.
Aucun produit chimique de synthèse qui peut fausser la photosynthèse et dons le goût du vin.
Aucun traitement systémique, donc absorbé par la sève dans la demi-heure qui, outre un effet négatif sur le métabolisme de la plant, peut se retrouver sous forme de résidu dans le raisin.
Pratique de la sélection massale et respect des densités de plantation.
Conduite de la vigne à faibles rendements.
Vendange manuelle sélective.
Vinification et élevage naturelle sans correcteur de goût :
Pas de mouillage
Pas de chaptalisation y compris par moût concentré
Aucune levure aromatique
Pas d’ajouts de levures exogènes donc étrangères au lieu. Les levures indigènes sont extrêmement variées et adaptées. Elles sont aussi le terroir et en garantissent l'expression spécifique. Les levures indigènes sont très nombreuses et très différentes chaque année, elles renforcent la typicité de chaque millésime. De plus, elles assurent la longévité au vin
Interdiction d’enzymer les moûts. Une agriculture saine donne une couleur abondante
Pas de concentration par osmose inverse, ce processus peut aboutir à des déséquilibres, notamment sur le vieillissement
Pas de cryoextraction qui fausse l’équilibre du vin
Pas de passage au froid jusqu’au point de solidification
Pas dé-acidification ni de ré-acidification qui changent l’équilibre des vins
Utilisation du SO2 en dose infime et uniquement si nécessaire
Ne pas filtrer, ni coller afin de préserver la qualité et la diversité des arômes
Mise en bouteille après une décantation naturelle en cuve unique pour une homogénéisation des mises…
* Qu'appelle-t-on Vin de Table en France ?
Sous cette dénomination fourre-tout se dissimule la maintient du consommateur béotien dans l'ignorance totale.
Deux définitions pour une même dénomination :
1. Produit industriel alcoolisé obtenu par mélange de "vins" pouvant être issus de toutes régions de France excepté des terroirs classés en AOC. Ce produit agroalimentaire ne possède ni identité, ni origine, ni millésime, ni saveur. Il st dépourvu de respect pour le consommateur. Il porte toutefois un nom, celui de la marque, est commercialisé à grande échelle car fabriqué à des millions d'exemplaires. Ce produit circule en toute légalité en dépit du fait que nombre d'entre eux soient impropres à la consommation.
2. Vin élaboré par un vigneron possédant un savoir-faire dont les vignes peuvent se situer en zone AOC. Pour cause d'atypicité (couleur, cépage, goût, degré d'alcool…), il sera refusé à l'agrément* et donc non classé. Sa destinée sera liée à l'autre vin de table. Qu'importe qu'il ait une origine, une identité. Qu'importe que son créateur bénéficie d'un crédit de la profession quant à la qualité de sa production, elle-même classé en AOC. Qu'importe que sa diffusion soit confidentielle. Qu'importe que ces vins de table là agrémentant la quotidien de quelques initiés, soucieux de culture, de respect, de vie, d'amour et de liberté.
* Qu'est ce qu'une dégustation d'agrément ?
Pour mentionner une Appellation sur l'étiquette, le vigneron doit soumettre chacun de ses vins en cours d'élaboration à une dégustation collective, sous l'égide de l'Institut National des Appellations Contrôlés (INAO), qui en délègue l'organisation à un comité agréé, souvent un syndicat d'appellation, dont le jury est majoritairement constitué des vignerons de l'appellation, à la fois juges et parties (des comités composés de producteurs qui ont le temps, qui ne sont pas forcément les meilleurs).
Ce qui aboutit à des aberrations : Tous les vins correspondant à la bouteille "étalon" vont être agréés, y compris de bien mauvais, mais parmi les exclus se trouvent à la fois des breuvages ratés et des vins excellents, recalés en VDT parce que considérés comme "atypiques" par ce système autogéré qui conduit à définir la "typicité" comme la moyenne générale de l'appellation.
Le comble est atteint quand dans des appellations où la standardisation est forte (machine à vendanger, chaptalisation, levures industrielles, etc.), ceux qui travaillent dans le plus grand respect de la nature, de ces fruits et des traditions, produisent des vins qui se distinguent trop de la masse et se voient pénalisés comme "non représentatifs de l'appellation", alors qu'ils en sont restés les plus fidèles…
A quand la reforme de ce système moribond.
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